Bretagne Une fresque pour recouvrir des tags
Finistère. Des éleveurs avaient découvert, le 28 août, des inscriptions haineuses sur le mur d’un silo de maïs.Ils ont répondu par une œuvre au message plein d’espoir.
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La fresque du street-artiste Héol s’étend sur toute la longueur du mur du silo de maïs. On y voit une vache, un cochon, des poules, du blé, du maïs et, de chaque côté, des mains tendues entourant le message « Nourrir notre humanité ». Elle a été dévoilée à la presse le 6 novembre sur l’exploitation de Jean-Alain Divanac’h, éleveur de vaches laitières et de porcs à Plonévez-Porzay (Finistère) et par ailleurs président de la FDSEA du Finistère.
Le 28 août, en se rendant à la traite, son fils Guillaume, salarié de la ferme, avait découvert une série d’inscriptions comparant l’élevage à l’Holocauste : « Élevage = nazisme », « Auschitz n’a jamais fermé » (fautes d’orthographe comprises). « J’étais tellement sous le choc de la violence des mots que notre premier réflexe a été de tout effacer au karcher », raconte le jeune homme de 25 ans. Mais il restait des traces sur les murs et « en circulant tous les jours devant, on avait toujours cette image affreuse en tête ». Pour Guillaume, il fallait « passer à autre chose ». Plutôt que d’entrer en guerre contre les animalistes radicaux, les éleveurs ont préféré un message de paix et de tolérance : « Nous sommes dans une démocratie, chacun est libre. On ne peut pas imposer sa vision des choses. Mais il est important de ne pas banaliser de tels faits. »
« La main qui nourrit »
D’où l’idée de recouvrir le mur d’une fresque en y apportant un message positif et symbolique. Celle-ci rappelle le rôle fondamental des agriculteurs qui nourrissent l’humanité. Pour la réaliser, les éleveurs, épaulés par le collectif les Z’Homnivores, ont fait appel au street-artiste Héol (ce qui signifie « soleil » en breton), originaire d’Ille-et-Vilaine et connu pour la réalisation de nombreuses fresques urbaines géantes. L’artiste a imaginé une main tendue vers l’autre, ce geste que font chaque jour les agriculteurs et qui représente « la main qui nourrit ». Cette note colorée sur l’exploitation fait aussi du bien aux éleveurs. « On prend plaisir à la regarder, note Guillaume Divanac’h. Je pense que nous avons l’un des plus beaux silos de maïs de France. » Isabelle Lejas
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